L’oeuvre sublime des champignons mycorhiziens…

A l’honneur aujourd’hui, des organismes qui ne sont ni végétaux ni animaux et représentent un phylum à part entière du vivant: Les CHAMPIGNONS et plus particulièrement LES CHAMPIGNONS MYCORHIZIENS! (c’est à dire des fungi capables de s’associer symbiotiquement avec les racines des plantes. Le résultat de cette association s’appelant une mycorhize)

Mais tout d’abord un peu d’histoire:

Le symbiote ancestral serait apparu il y a 450 millions d’années au Paléozoïque, au même moment que les premières plantes terrestres. Ces données laissant penser que les mycorhizes ont été à l’origine de la colonisation accélérée des terres émergées. Bien des scientifiques pensent même que sans cette symbiose originelle, la sortie des eaux des plantes n’auraient pas pu s’accomplir!!
(Encore un parfait exemple prouvant que les plus importants moteurs évolutifs de la Vie ne sont pas, contrairement aux croyances darwiniennes de jadis, basés sur la prédation et la compétition, mais bien sur des phénomènes d’entraide, de mutualisme et de symbioses.) Que notre espèce en prenne de la graine!

Présentement, de 80 à 90% des végétaux vivent mycorhizés (un hêtre peut avoir par exemple 200 partenaires fongiques différents) Seules quelques familles d’Angiospermes ne mycorhizent plus (Brassicaceae, Chenopodiaceae…), une alliance qu’elles ont perdu secondairement au cours de leur évolution.

 

Les avantages adaptatifs des mycorhizes sont absolument immenses:

Le partenaire fongique assure à la plante une bien meilleure alimentation azotée, phosphorée et hydrique, grâce à une prospection extraordinaire du terrain qui s’étend bien au delà des seules racines. La mycorhization protège aussi le végétal contre les attaques de bactéries, de champignons pathogènes, d’ions toxiques (métaux lourds) et de xénobiotiques (pesticides…)
Les champignons mycorhiziens, architectes méconnus, secrètent de la GLOMALINE, sans doute la protéine la plus courante sur la planète, capable de structurer favorablement les sols!
Enfin, les réseaux mycéliens établis sous forme de mycorhizes servent même à connecter et interconnecter les plantes entre elles, selon le principe de « l’internet du sol »! Par exemple, 2, 8, 20 arbres de différentes espèces peuvent échanger des ressources nutritionnelles par l’intermédiaire de leur partenaire fongique commun. Il y a fort à penser qu’au printemps et à l’automne des plantes persistantes puissent aider leurs voisines à feuilles caduques. Incroyable!

Bien que résumés plus que brièvement, tous ces avantages sont absolument considérables et vitaux à la vie des biotopes, à la constitution des sols, à la bonne santé des plantes…
Et pourtant, comme les mycorhizes sont maltraitées par les pratiques « modernes »! Elles sont même tout simplement détruites par l’usage d’engrais ou les méthodes d’exploitation forestières compactant les sols ou faisant usage des coupes rases qui laissent les sols à nu.
C’est pourquoi, la vie d’un jardin ou d’un jardin-forêt ne peut se concevoir qu’avec l’aide des champignons!

Mais alors, en plus de les louer, comment les favoriser ?

Le principe général, simple, repose essentiellement sur la non-intervention:

Favoriser les arbres et plantes pérennes.
Ne pas utiliser d’engrais chimiques (surtout de phosphore!)
Ne pas compacter les sols
Ne pas labourer, « travailler » le sol
Ne pas interférer avec les cycles naturels et faire confiance, faire vraiment confiance à la nature! (car tout porte à croire qu’elle est parfaite!)